Traits en Savoie
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Entre cîmes et Léman:la traction animale en Haute-Savoie. 1ère partie : François Henry, maraîcher.

D 15 décembre 2011     H 09:41     A Traitgenevois     C 0 messages


Cette série de trois reportages reprend et prolonge un article paru dans le numéro hors-série de "Sabots" consacré à la traction animale.

Nous y verrons les activités de trois savoyards qui, dans des secteurs différents, ont entrepris de remettre la traction animale au goût du jour.

Commençons par un jeune maraîcher qui œuvre sur la commune de Marlioz.

 

François Henry travaille un hectare de cultures maraîchères sur les collines qui dominent les Usses Le paysage, magnifique,constitue son environnement de travail.

 

 Nikita, une jument comtoise de dix ans qu’il a formé lui sert d’auxiliaire dans sa tâche . Le chemin pour se rendre sur le lieu du travail est bien agréable à suivre.

 

François Henry a fait des études en mécanique agricole sanctionnées par un BTS.

« C’est un diplôme qui pouvait me permettre de m’orienter vers le travail de la terre. C’est à partir de la culture de mon jardin que je suis venu au maraîchage » explique François.

Son jardin, d’une surface de de 1000m2,est dans un premier temps cultivé à l’aide d’un motoculteur.

Puis un ami, qui possède des chevaux de trait, lui propose de labourer sa parcelle avec un cheval.

« J’étais attiré par les chevaux de trait et l’essai m’a parut intéressant. Du coup mon ami m’a laissé une jument.

Le motoculteur m’avait habitué à travailler de manière intensive. En fait je ne savais pas m’arrêter. Il suffisait de remettre de l’essence dans la machine et de travailler comme cela jusqu’à la fin de la journée et d’arriver crevé en fin de parcours.

La première fois que j’ai travaillé avec la jument,je n’ai pas tout de suite compris pourquoi à un moment elle a refusé d’avancer.

Elle avait tout simplement besoin de souffler.

 Du coup je me suis rendu compte que par la même occasion je pouvais moi aussi me reposer un peu. Ça a radicalement transformé ma vision du travail ».


Sa vision François nous la fait partager avec passion.

 Il n’a pas complètement abandonné le tracteur et ne récuse pas les engins motorisés.

"Refuser le progrès serait complètement irrationnel. Il faut utiliser les engins à moteur là où ils sont nécessaires."

 La terre qu’il cultive a connu la sécheresse généralisée du printemps et certaines parcelles, trop dures, ont du être, faute d’un attelage en paire, travaillées au tracteur.

 

Mais le tracteur l’éloigne physiquement et mentalement du sol. « Avec le cheval j’ai vraiment les pieds sur terre ». Le cheval lui permet de juger la qualité de son travail et aussi de le penser différemment. Les travaux doivent être organisés en fonction du cheval, de la météo, de l’homme et de l’état du terrain. Pas question donc de passer en force avec des engins qui broient tout ce qui vit, qui tassent les sols, font du bruit et polluent.

Ici, réflexion et respect du sol sont les maitres mots.

 

 La culture se fait en plein champ en planches de 1m60 et deux serres, qui abritent tomates,aubergines et poivrons complètent le tableau. Elle est conduite en agriculture biologique certifiée par le label AB.

La terre n’a pas été amendée depuis fort longtemps et demande à être enrichie en matière organique. Du fumier récolté dans les fermes alentour fera l’affaire.

Son implantation a plutôt été bien accueillie par les agriculteurs de la commune.

"En fait nous partageons les mêmes préoccupations bien que nos activités soient différentes. Par exemple,je récolte mon foin et mes inquiétudes ou mes satisfactions sont identiques. C’est ce qui crée le rapprochement. Il était important de ne pas être vu comme un marginal, mais bel et bien comme un agriculteur."

 

François distribue ses produits localement. D’abord sur les marchés environnants, puis bientôt dans un magasin qui va regrouper des producteurs de produits locaux.

"Il s’agit d’être cohérent et d’avoir une conception globale de l’activité"

La qualité et la variété sont au rendez-vous et la vente marche plutôt bien. Cet été la clientèle locale ou de passage s’est pressée devant son étal.

L’avenir est envisagé d’une manière assez sereine.

"Je pourrai vraiment faire le point d’ici deux ans. Et s’il y des difficultés il faudra trouver des solutions et se montrer malin, être capable d’évoluer"

 

 Profitant de ses connaissances en mécaniques, François Henry a construit un porte-outil qui répond à ses besoins actuels et envisage la construction d’un épandeur pendant l’hiver.

La conception aussi bien que la réalisation sont à mettre à son actif.

Cet hiver qui s’approche va lui permettre de se confronter à la culture d’autres légumes et à d’autre conditions de travail.

 


Et il restera bien quelques arcs en ciel pour égayer le paysage.

Contact :francois_henry2000 Yahoo.fr


Portfolio

  • 01 . Tracé des lignes de plantation.
  • 02 . Préparation du sol sur une nouvelle planche.
  • 03 . Même travail sous un autre angle.
  • 04 . Nikita a parfaitement intégré le déplacement dans les allées.
  • 05 . Binage.
  • 06 . Une partie des planches de culture et des serres.
  • 07 . Passage avec la herse étrille.
  • 08 . Transport de la cuve destinée au purin d'orties.
  • 09 . Retour après un après-midi de travail.